La vente en ligne, une opportunité pour les commerçants confinés ?

03 avril 2020



Le confinement lié au coronavirus a imposé la fermeture de toutes les boutiques. La conséquence a été brutale pour les commerçants, qui ont vu leur chiffre d’affaire chuter et donc leurs revenus s’effondrer. Certes le gouvernement a pris plusieurs mesures d’exception pour compenser la perte d’exploitation, mais leur déploiement va s’avérer complexe à mettre en œuvre et prendre du temps. Nous sommes pour le moment bloqués jusqu’au 15 avril, mais…

 

  • Que va-t-il se passer si le confinement est prolongé de 2 semaines ? 1 mois ? 2 mois ?
  • Et si le virus revient en force dans 2 mois, et si nous sommes de nouveau confinés ?

 

Le confinement, c’est l’occasion unique de se mettre à l’e-commerce pour les petites enseignes !

 

Pourquoi ? 

  • Vous avez du temps pour étudier la question et vous lancer tranquillement, sans la pression du quotidien
  • Seuls les biens de « première nécessité » sont vendus en ligne par les grandes enseignes. Cela laisse tout le potentiel des autres biens aux petits commerçants.
  • Avec la crise que nous vivons, le commerce local devrait augmenter face à la mondialisation :  nous allons vers un changement de mode de fonctionnement dont vous pouvez tirer parti, le e-commerce peut en être l’un des outils
  • Personne ne peut se déplacer aujourd’hui : ce problème majeur peut être une force pour votre activité

 

Le confinement, c’est un blocage quasi permanent à son domicile, il faut s’occuper et occuper ses enfants… Les commerces ont aussi une saisonnalité, il faut savoir en profiter. Voici quelques exemples concrets de commerces qui ont su tirer leur épingle du jeu.

  • Le beau temps arrive, c’est la période des semences mais les gens sont bloqués chez eux. Certains ont des jardins, des balcons, mais n’ont pas le droit d’aller dans les jardineries pour acheter leurs graines ou leurs plantes. Qu’à cela ne tienne, les jardineries disposant d’un site e-commerce sont saturées de demandes d’achats en ligne, et ont du mal à répondre à tout le monde.
  • Certains commencent à débâcher leur piscine, mais où trouver des produits pour son entretien ? Plusieurs piscinistes proposent chlore, PH, sel… sur leur site Internet, en livraison directe à votre domicile.
  • Vous devez renouveler votre garde-robe en cette fin d’hiver ? Les grandes enseignes ont fermé, les employés ne peuvent plus se rendre sur place pour gérer les stocks ou les expéditions. Cela peut être une opportunité pour votre petit commerce qui ne nécessite pas une grande logistique et dispose peut-être d’un peu de stock.
  • Les restaurants se mettent désormais à la vente de produits à emporter : plutôt que de rester chez soi à tourner en rond, autant continuer son activité même si elle est dégradée. Cela peut se faire simplement via une communication sur les réseaux sociaux, et en allant plus loin avec le paiement en ligne sur un site web.
  • Les ventes de produits non indispensables sont désormais abandonnées par les grandes enseignes (Amazon, Cdiscount…). Si vous disposez de ce type de produits, profitez-en et prenez votre part de marché!

 

Qu’en est-il des livraisons ?

Les services de livraison fonctionnent toujours, les transporteurs sont en train de se réorganiser pour répondre à la demande qui augmente. C’est le cas par exemple de La Poste, dont les tournées de livraison sont en train de revenir à la normale après une baisse d’activité.

Alors certes, les délais sont plus longs pour obtenir son colis, mais je peux vous garantir qu’en cette période les gens sont prêts à attendre quelques jours de plus pour que leur bien leur soit livré : nous ne sommes plus dans une logique d’urgence, dans laquelle notre colis doit être livré dans les 24h ! Nous avons un peu de temps devant nous et sommes prêts à patienter.

 

Comment se lancer dans le e-commerce ?

Déjà il va vous falloir un site Internet dédié à la vente en ligne. Tout dépend de votre niveau de connaissance en informatique, de votre budget, si vous voulez le faire vous-même ou confier sa création à une société, du niveau de fonctionnalité, etc. Voici quelques exemples de stratégies pour développer votre site Web

 

Rapide, pas cher, sans connaissance informatique

Pour débuter à très bas coût, sans connaissance informatique et sans aucune contrainte, utilisez des systèmes de création de sites Internet automatiques comme www.waibe.fr : vous pouvez faire le site vous-même sans connaissance informatique. Les prix sont généralement peu élevés (entre 50 et 200€ par an), mais les fonctionnalités de ces boutiques sont souvent plus réduites qu’un logiciel fait sur mesure à vos besoins. Cela reste malgré tout une très bonne base pour débuter sans engager de frais, et ensuite migrer sur une plateforme plus complète lorsque votre activité a bien démarré. Un conseil malgré tout : assurez-vous que le service client soit facilement joignable par téléphone. Certaines plateformes ne proposent qu’un contact par mail ou par chat, qui va traiter les cas les plus généraux. Dès que vous avez un problème qui sort de l’ordinaire, cela devient plus compliqué.

 

Moins rapide, un peu plus cher, et avec quelques connaissances informatiques

Si vous avez des bonnes bases en informatique, et que vous disposez de temps devant vous, vous pouvez essayer d’utiliser un logiciel e-commerce « professionnel », avec les fonctionnalités les plus connues ? Plusieurs logiciels sont disponibles, je citerai par exemple Prestashop (www.prestashop.com) qui est la référence des sites e-commerce, ou Wordpress et son module WooCommerce (https://woocommerce.com). Personnellement, je penche plutôt pour le second car il est bien évolutif dans le temps avec un système de mise à jour automatique, et dispose de plus de modules gratuits (la plupart des modules Prestashop sont payants et donc font grimper la note).  Prestashop est également en constante évolution, et les changements de version sont très souvent compliqués, voire impossibles, donc la maintenance de votre site e-commerce est complexe au bout de quelques années : le site devient obsolète, il faut le refaire. L’interface d’administration de Prestashop est également peu ergonomique pour tout ce qui n’est pas du ressort de la boutique (page de textes classiques, blogs, formulaires, etc…). Enfin Prestashop évoluant rapidement, les dernières versions sont souvent pleines de bug, donc il vaut mieux rester sur une version plus ancienne, mais qui sera alors plus vite obsolète. Bref, Prestashop est le plus connu, le plus utilisé, mais pas mon préféré… D’autres vous diront l’inverse, pas simple de choisir, c’est un véritable casse-tête…

Un autre inconvénient de ces logiciels « pro », c’est le template graphique, c’est-à-dire l’apparence visuelle de votre site : le logiciel est livré avec un template « basique », votre site n’est pas très attirant, donc il faut investir dans un template graphique plus moderne. Ce n’est généralement pas très cher, moins de 100€, mais son installation et les paramétrages graphiques sont généralement très compliqués à comprendre et mettre en œuvre quand on est un néophyte. Et souvent, il est nécessaire de modifier le code HTML ou CSS du logiciel pour l’adapter pile-poil à votre besoin (exemple : votre logo n’est pas adapté à la taille de la zone du logo : comment faire ?). Chaque petite modification devient très vite un casse-tête. Un détail auquel on ne pense pas forcément non plus : ces apparences graphiques sont souvent prévues pour des boutiques écrites en anglais. Ainsi, un bouton « Ajouter au panier » sera nommé « Add to Cart ». Certes, les textes peuvent être traduits très facilement, mais la plupart du temps les zones de texte sont dimensionnées pour des textes Anglais, et non pas Français. Cela veut dire que la taille du bouton « Add To Cart » sera prévue pour les 11 caractères de « Add to Cart » (si on inclut les espaces) et non pas les 17 caractères « Ajouter au panier ». Cela semble anecdotique, mais les mots « Ajouter au panier » ne rentrent plus dans l’espace dédié au bouton, et donc il faut modifier le code HTML ou CSS pour pouvoir redimensionner ce bouton (et donc avoir les connaissances informatiques nécessaires). Personnellement, bien qu’étant ingénieur en informatique, je passe plusieurs jours voire plusieurs semaines pour configurer totalement une boutique e-commerce afin qu’elle soit parfaitement fonctionnelle. Souvent, ce sont de longues heures passées sur des petits détails esthétiques qui vous pourrissent la vie !

 

Plus cher, mais tout confort et sans problème

Si vous avez les moyens, vous pouvez également sous-traiter la réalisation de votre site Internet à une agence Web (je vous invite pour cela à me contacter sur www.ad-waibe.fr) , qui se chargera de la création de votre site et de sa maintenance dans le temps. Il faut compter un budget minimal de 2000€, mais la note peut très vite monter en fonction de vos exigences : quels sont les transporteurs que vous voulez intégrer sur le site, les relais colis, les destinations de vos livraisons, etc… Tous ces petits détails ajouteront des modules (souvent payants) sur votre site, augmenteront le temps de réalisation et donc le prix que vous facturera l’agence Web.

Je dis « sans problème », mais là encore il faut être prudent : de plus en plus de personnes s’improvisent « créateurs de sites Internet » sans en avoir les capacités réelles. Concevoir un site Web, c’est respecter un certain nombre de contraintes liées au référencement, à la navigation sur le site, à la lisibilité des éléments, au design, à la sécurité… Confiez également la création de votre site Web à une personne qui saura réagir en cas de problème : les logiciels comme Joomla, Prestashop ou Wordpress peuvent parfois disposer de failles de sécurité, et votre site risque alors d’être piraté (cela m’est personnellement à quelques reprises par le passé). Que se passe-t-il dans ce cas ? Votre boutique ne fonctionne plus, vous vous tournez vers votre agence web pour qu’elle fasse le nécessaire pour remettre en ligne le site le plus rapidement possible. Ceci n’est possible que si elle dispose des compétences pour cela : il faut dans un premier temps identifier la faille de sécurité (comment le site a été piraté) en parcourant les logs de connexion au moment du piratage, la réparer et remettre en place une sauvegarde du site (en espérant que votre prestataire fasse des sauvegardes automatiques – personnellement tous mes sites web sont sauvegardés chaque jour !).

 

Quel module de paiement ?

Grande question que l’on n’imagine pas forcément : faire de la vente en ligne, cela signifie accepter les paiements par carte bancaire. Il faut donc installer sur votre site Web un module de paiement qui permettra d’encaisser l’argent. La plupart des banques propose des modules compatibles des principaux sites Internet, mais cela signifie que vous allez devoir contacter votre banque, et :

  • Souscrire un contrat de vente à distance – environ 20€ par mois.
  • Payer des frais de dossier (entre 500 et 1000€ à la création du contrat).
  • Payer des frais sur chaque vente (entre 1% et 1,5% suivant les banques).
  • Et bien sûr gérer le casse-tête de l’installation de ce module de paiement sur votre site, si vous faites vous-même votre site perstashop…

 

Une autre possibilité que je recommande pour ceux qui veulent débuter à moindre coût, c’est de passer par PAYPAL (www.paypal.com) : contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’est pas nécessaire d’avoir un compte Paypal lorsqu’on paye avec un module Paypal, vous pouvez directement payer par carte bancaire, tout en étant sécurisé. Personnellement, cela fait 15 ans que j’utilise Paypal sans aucun problème pour tous mes paiements en ligne. Pourquoi ?

  • Simple à intégrer : soit vous générez des « boutons » de paiement sur le site PAYPAL, soit ceux-ci sont automatiquement générés dans les logiciels en ligne comme www.waibe.fr (vous n’avez rien à faire, c’est automatique).
  • Pas de frais d’inscription
  • Pas de contrat de vente à distance à souscrire
  • Pas de frais mensuels, même si vous ne vendez rien
  • Le seul inconvénient, c’est que Paypal prend des frais plus importants sur chaque vente (entre 2 et 3,5% suivant votre chiffre d’affaire mensuel). Mais cela reste raisonnable et peut être inséré dans la marge de vente de vos produits.

Donc là-encore, en période de confinement et pour aller vite, Paypal est une excellente solution pour démarrer sans engager de frais.

 

Ne négligez pas la communication

Beaucoup se lancent dans la création d’un site Internet e-commerce et pensent qu’il faut uniquement être bien référencés sur Google pour s’en sortir. Il n’en est rien : il n’est pas nécessaire d’être « premier sur Google » comme on me le demande souvent. Et surtout, comment arriver en première position face aux grandes enseignes ?... La stratégie de référencement peut très vite être complexe à mettre en œuvre et donc coûter cher.

Une solution est de s’appuyer sur son réseau de clients existants, ses réseaux sociaux, et savoir en jouer : Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn, etc. Ce sont autant de canaux de distributions de vos produits qui vont vous permettre d’atteindre vos clients. Donc si vous disposez déjà d’un réseau développé, appuyez-vous dessus, et vous verrez très rapidement vos ventes décoller. Si vous n’avez pas de réseau social, il va falloir vous y mettre : multipliez les contacts, les amis, distribuez du contenu de qualité, ne publiez pas des choses sans valeur…

Voilà, ce sont mes petits conseils et astuces en cette période de confinement. Vous pouvez bien évidemment me laisser vos commentaires ou questions, directement sur le blog ou via ma page contact.

 

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